Sunday, 23 November 2008

L'Amour avec un grand H

D’une habituelle humeur joyeuse et optimiste, parfois faussée vous en convenez, vous vous surprenez à tenir des propos noirs à propos des relations, de l’amour toutes ces choses aussi futiles qu’indispensables. Une sorte de digression plutôt négative vient s’aborder votre regard sur le cheminement amoureux que prend votre vie. Vous, qui tombiez amoureux tous les ¼ d’heure, vous en venez à soutenir l’idée d’un fatalisme en matière de relation vous faisant croire que vous finirez vos jours avec ‘’la moins pire’’ (selon vos dires) puisque vous vous demandez encore comment aimer une fille plus d’une minute… après le 1er regard.

Bien sur les plus sceptiques, les gens fraichement en couple, les fans de Cabrel vous diront que ce regard est biaisé (non ya pas de faute) par un parcours amoureux chaotique, par une malchance (in)consciente, ou une inaptitude chronique à garder une fille plus d’une nuit. (pour cela, peut être qu’une relecture du Kâma-Sûtra et/ou une bonne douche constituerait un bon début). Pour ces gens la, l’exemple concret semble être la preuve la plus tangible pour leur prouver que leur confiance aveugle en l’amour n’est qu’une méconnaissance souvent source de déprime à 30 piges lors de la rupture avec ‘’leur 1er amour’’.

Prenons donc votre exemple, celui d’un jeune homme Lambda (un autre prénom italien comme Emilio aurait été tout a fait recevable), un jeune homme rodé aux joutes amoureuses, aimant la vie autant que les femmes ayant un parcours somme toute classique mais passionnant. Tout commence au Lycée car au Collège vous étiez trop occupe avec vos Pogs même si 2 3 initiations au jeu de la bouteille ont fait de vous un looser confirmé. Le Lycée donc, la 1ere année est forcement moyenne, il fallait réussir la transition Collège de province – Lycée en Ville, et commençait par remplacer les joggings à pressions par des jeans et autre baggy en vogue à l’époque. La 1ere année, rien de concret a se mettre sous la dent si ce n’est une copine avec de la moustache (véridique) et quelques flirts le mercredi soir au film de l’internat.



La 2eme année fut plus palpitante, un peu votre année initiatique. Affuté et bronzé par un été de surf à Biarritz, vous vous décidez à opter pour une coupe de cheveux en adéquation avec votre époque et tirez un trait sur votre coupe au bol qui aurait fait sensation au casting des sosies des Hanson (Bernard Thibault ? ouai aussi…). Malgré ce nouveau succès auprès de la gente féminine, pas de véritable rencontre choc, simplement un enchainement d’amourette, c’est le temps de la découverte. Simplement une pseudo histoire mais surtout amicale avec celle qui deviendra votre meilleure amie (ever) fait de bisous en cachette, et d’aprem Nutella, tout en ayant chacun de votre coté votre propre parcours jalonné de flirt et de ‘’bisous à la récré’’. Cette petite période dura la moitié de l’année jusqu'à la 1ere rencontre avec l’amour (avec un grand H), une copine d’une copine un peu mignonne, un peu rebelle, un peu en marge, un peu faite pour lui vous.

C’est la 1ere histoire d’amour à proprement parle, aussi surprenant soit-il, le lycéen que vous êtes fait l’expérience des opposés qui s’attirent. Vous plutôt dans le haut du panier du Lycée, trainant avec les Rebeu, plutôt populaires, se retrouvant avec… une skateuse, pointes des cheveux teints en blond, baggy, Tryo dans les oreilles, dessins sombres dans l’agenda. Bref la révélation, un semestre à galérer, à courir après une fille amoureuse mais pas trop. Capable de vous rendre le plus fort des hommes un mercredi après-midi main dans la main et de vous sortir le lendemain ‘’Tu sais moi tes Joggings, tes chansons de Renaud, tes cheveux courts gomines c’est pas mon truc’’. Premiers émois mais première déception vite apaisée par le ‘’flow ‘’ du Lycée, pas le temps de se morfondre mais plutôt d’enchainer les Rebeu. Et comme disent les marins-pécheurs à force de fouiller dans les moules on finit par trouver une perle.

Et la c’est le début du vrai amour avec la meilleure copine rencontrée en 1ere évoquée plus haut. Alors comme toute relation extraordinaire, celle la aussi a son lot de romanesque (et n’en manquera pas). D’abord un début difficile, un peu à la Romeo et Juliette mais les Capulet sentaient un peu le Tajine. Dernière année au Lycée, une idylle en cachette se développa malgré une vie amoureuse et sociale active. C’est le temps des petites secondes qu’on impressionne avec des ‘’Tu verras l’année du Bac pas facile’’, c’est l’année des passe-droits à l’internat ou on peut réconcilier un dortoir et un CPE à poil, serviette autour du cou ! Une année qui passe vite ou finalement on ne se rend pas bien compte des sentiments que l’on a pour l’autre.


Comme votre Rebeu a 1 an de moins, vous ne vous retrouvez l’année suivante, entre temps vous avez découvert les plaisir de la Fac, les bringues, l’alcool, les Erasmus venues gouter les spécialités locales. Vous retrouvez donc votre vrai amour, c’est la période dite de LA relation. Toujours fourrés… ensemble, vous en délaissez un peu vos potes, vous êtes jeunes mais vous planifiez toute votre vie commune, mariage, vacances à la Grande Motte… Tout va bien, vous adhérez même à ses idées religieuses par amour, par compassion, car vous vous dites que ca vous ouvrira les portes du Paradis de la vie commune ! Malgré vos efforts d’intégration, vous subissez de plein fouet la discrimination négative de son entourage, et comme Romeo pour Juliette vous décidez de disparaitre de sa vie.

Mais même pas le temps de (trop) pleurer, que vous rebondissez quelques semaines plus tard, pas besoin d’aimer les légumes pour avoir un cœur d’artichaut. Alors que vous étiez de nouveau dans une période faste et que vous redoriez le blason de votre carte SIM (bien vide après une rupture), vous tombez sur un cadeau de la vie. Une fille belle, intelligente, fort caractère dont vous aviez entendu parler par votre meilleure amie, que vous parvenez à séduire lors d’une soirée, sans doute plus par la sincérité de votre sourire que part la qualité de votre approche ‘’Alors comme ca tu habites chez toi ? C’est bien…’’. Le genre d’histoire qui démarre sur des chapeaux de roues, que vous usez d’ailleurs en la ramenant dans la ville de ses études tous les dimanches soirs. Période agréable ou vous prenez quelques kilos à force d’enchainer les restos en ‘’Enfants Terribles’’ de la gourmandise que vous êtes.

Mais plus qu’un véritable transfert affectif après votre dure rupture, c’est un amour construit et posé qui nait. Tellement construit que vous décidez d’emménager avec elle parce qu’après tout si vous l’aimez vous aimerais ses petites manies (!!!)… La 1ere année est parfaite, l’amour, les DVD, les lasagnes, bref tout est au rendez-vous. Puis vient le temps ou tout s’effrite, même si vous confiez à vos amis que vous rêvez d’autre chose : de voyage, de fille parfaite, de soirée Corona-NBA Live, c’est vous qui faite foiré la relation, sans vous rendre compte de votre propre mal-être, vous vous dites que tant pis l’amour, la passion tout ca c’est plus pour vous. Mais votre copine qui deviendra vite votre colloc puis votre Ex croyait vivre avec un homme, un vrai, mais vit en réalité avec un enfant, sale, qui passe ses journées devant sa TV ‘’Attend Minou si on peut plus se branler devant L’Equipe-TV tranquille’’, vous sombrez dans un état de dépravation extrême, si bien que vous n’avez aucun mal à la laisser partir. Vous continuez même à faire le ménage 6 fois par semaine après son départ lors du préavis, preuve que le traumatisme était profond.



Impossible de savoir s’il s’agit d’une théorie physique ou pas, mais l’attraction est facilement vérifiable, mais plus vous vous sentez ‘’repoussable’’ plus vous attirez ce qui allait devenir… votre prochain amour. Peut être la seule fois ou notre protagoniste toucha vous touchez du doigt la perfection, vous rencontrez simplement la fille parfaite (dont on fait l’éloge par ailleurs). Ni une grande histoire, ni un long amour ne vint s’introduire dans leur relation, mais plutôt quelque chose de spécial, et de toujours latent. Pas grand-chose à dire sur cette fille parfaite, sinon que c’est la première fois que notre vous avez eu une idée de ce que l’amour pouvait être sans réellement concrétiser ses espérances. Néanmoins comme toute issue romanesque il sait qu’il y aura une suite heureuse et tragique à cette histoire.

Puis vint une période de latence, ou exotisme et amitié prirent le pas sur les histoires d’amours foireuses. Vous faites l’expérience de la maturité, de l’éclectisme (saut en hauteur…), des lèvres au gout de Guinness, certain interdit, puis vous rencontrez une fille, une synthèse de toutes ces anciennes histoires, bref ca sentait le piège à plein nez, et vous tombez dedans. Très belle, drôle, intelligente, manipulatrice, incontrôlable, bref vous en femme (mais ironiquement et définitivement bien plus forte). Vous vous plongez dans une relation uni latérale, et vous vivez seul le truc, une mono vibration. Le genre de relation ou elle vous demande du feu quand vous lui dites ‘’je t’aime’’. Pourtant pas faute de s’investir, du bouquet de fleur collée à la porte le jour de la St Valentin, à la Tassimo offerte le jour du décès de sa petite cafetière jaune, jusqu’au repas italien surprise en vous disant ‘’ca lui changera du riz’’. Le genre d’histoire destructrice, ou au lieu de vous dire tant pis ca ne vient pas chez elle, vous préférez saturer sa boite mail et envahir son Facebook. Plus vous sombrez dans le pathétisme moins vous semblez réagir.

Voila l’exemple le plus simple pour comprendre pourquoi on peut devenir fataliste au regard de ce qu’on appelle l’amour. Vous faites le bilan de ce que vous avez fait matériellement pour elles, et vous vous vous dites toujours que vous avez eu de la chance de les avoir eu pour ce qu’elles vous ont apporté humainement. Vous en concluez vite que vous ne leur avait rien apportez si ce n’est des emmerdes. Mais au final quand vous analysez en profondeur vous vous rendez compte que toutes vos histoires, au même titre que les voyages, ou les matches du PSG, vous permettent de murir, de vous construire. Vous vous demandez ce qui pourrait sauver l’amour et comment retrouver le gout de la vie, qui pourra remplacer le besoin par l’envie, peut être partir effacer sur le Gange la douleur et pouvoir parler à un ange en douceur, quelque chose comme ca quoi.

Finalement vous trouvez votre ange sur les bords du Dean, bien plus fréquentable sanitairement que le Gange. Vous vous étiez juré de ne pas retomber dans le piège de l’amour, mais au détour d’une Vodka au Revoltion au milieu des Midlands vous avez plus grand-chose du Che pour résister à vos attractions…

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