Saturday, 25 October 2008

La fille de la Matheysine

Entre Grenoble et Gap, entre alcoolisme et cosanguinage, entre attachement familial et rejet idéologique, se trouve le plateau Matheysin, ou quand votre gratin dauphinois a un arrière gout de ch’timis !

Vous êtes aventurier, imperméables aux aberrations intellectuelles, et vous êtes à la recherche d’un grand bol d’air, alors la Matheysine (habitante du plateau Matheysin) est faite pour vous. Teintez vous la mèche de devant en blond, vérifiez les niveaux de votre 205 GTI, mettez vos pneus neiges, nous partons au pied de l’Obiou.



D’abord il vous faut apprendre à reconnaitre la Matheysine. Ou la trouvez ? Du lundi au dimanche, selon ses heures de roulement à Super U, à la terrasse d’un des bars du Breuil (Rue du Breuil… Rue principale de la Mure ‘’capitale du plateau’’ –the place to be born- 853mde long… presque autant de dénivelé… 10 Bars recensés). Une large palette locale vous est proposée : de l’espiègle nympho du Bistrot chez Denis en passant par la fille superficielle (‘’un mot du scrabble’’ comme on dit a la Mure) du Legend Cafe jusqu'à la matheysine de souche, la vraie, celle qui sent le murçon celle du Pub chez la Gina ! C’est ici que nous ferons escale…

La tactique est assez simple mais quelque peu fastidieuse, au volant de votre 205 GTI, fenêtre ouverte dernier morceau de Gigi D’Agostino a fond( quoi ??? il est mort ???? artistiquement… ah bon !), vous ferez 17 fois le tour de la Mure pour passer dans le Breuil, coude sorti ‘’Valbonnais way of life’’ pour impressionner la gent féminine avachie sur les terrasses du Breuil. Un petit coup de klaxon régulier et opportun à l’approche de chez la Gina vous permettra de prévenir de votre arrivée et de vous démarquer d’emblée intellectuellement.

Une fois le seuil de chez la Gina franchi, vous êtes un autre homme. Beau, fier, intelligent bref vous voila Matheysin. Dernier exploit du RCM ( l’équipe de rugby), préparation du rallye de la Matheysine, le récit de votre 34eme ascension de l’Obiou seront vos meilleures armes en vue de charmer une des 47 mères célibataires de moins de 25 ans qui garnissent les travées de chez la Gina.



Il me faut à ce moment précis de votre quête vous avertir sur les facéties des jeunes matheysines. Pour repérer une Matheysine dispo, il vous faut porter un regard attentif sur sa tenue vestimentaire. La matheysine est rarement célibataire… entre la Fete de la St Jean, les mariages, ses nombreux cousins du Valjouffrey, les occasions sont nombreuses pour elle de rencontrer l’âme sœur (ou l’âme ‘’cousin’’, ou l’âme ‘’ex de ma mère’’ ou l’âme ‘’copain de ma meilleure amie’’). Bref la Matheysine est une chasseuse perpétuelle, l’altitude peut être… Donc pour reconnaitre la Matheysine célibataire un seul coup d’œil : jeans Jenifer, haut ‘’Sex is my drug’’ pimkie, botte sale (boue, bouse de vache, sable du terrain de pétanque des Capus) et surtout un make up vulgaire (‘’mais attends ma Nine, si je te dit que c’est la mode à la ville’’ pourra-t-elle s’injuriait en cas de critiques acerbes). Bref la pute de province dans tout ce qu’elle a de plus attachant.

Une fois votre dévolu jeté sur l’une des matheysines, sachant que votre choix n’est pas rédhibitoire… sur le plateau il n’y a pas de règles préétablies, on peut en draguer une et coucher avec l’autre ou les 2 ou avec leurs copines… l’ouverture d’esprit est le violon d’Ingres de la jeune Matheysine (à ce propos souvent l’adjectif qualificatif ‘’Ya que le train qui n’est pas passé dessus’’ accompagne l’évocation de plusieurs d’entre elle). C’est le moment de lui en mettre plein la vue, la vue est primordiale en milieu montagnard à la Mure en particulier ainsi les évaluations immobilières varient en fonction de la vue que l’on a sur l’Obiou, parlez lui de votre dernier concours de boules à la Motte, racontez lui comment vous avez sorti un brochet de 97cm dans le lac de Petichet et expliquez lui les raisons de votre succès au Rallye de la matheysine en 1994 et notamment quand vous avez semez le fils du Mich (13 fois vainqueur entre 77 et 89) dans les courbes du Trieves. Enfin portez le coup final… faites rouler une pièce jusqu’au ‘’Jude[Du]bosc’’, un ‘’Manureva’’ ou un ‘’Lac du Conemara’’ vous assurera raffinement et allégresse.



Si votre matheysine vous résiste tentez votre vatout, n’hésitez pas à mettre le paquet : invitez la à Grenoble ! ‘’Woooolaiiiiiiiiii mais attend le garibadjio, préviens moi je prends un jour de congés’’ pourra vous répondre la matheysine un brin interloquée. Expliquez-lui que depuis les travaux dans la montée de Laffrey on peut faire l’aller retour dans la journée à Grenoble. Et la à Grenoble, la partie est gagnée. Au delà de votre jeu de séduction, votre matheysine sera subjuguée par la modernité de la grande ville. Telle une Denise devant le Bonheur des Dames ou un ecossais devant un Fish and Chips, la matheysine s’émerveillera des choses les plus futiles :’’ Ooooooaille le gonz ! Un car sans roue’’ (c’est le tram).

Malgré les effusions de joies procurées par la découverte de la société moderne, n’oubliez jamais de revenir sans cesse à votre plateau Matheysin. Devant la Bastille ‘’bah ca vaut pas l’Obiou quand même’’… au sujet de la qualité du café pris sur la place Grenette ‘’il se laisse boire ce jus mais moins bon que celui de la Gina quand même ‘’.

Au delà du carcan traditionnel matheysin dans lequel est enfermé la fille du plateau, vous pouvez parcourir le monde, d’Hanoi à Alger en passant par Varsovie, rien n’arrive à la cheville de la Matheysine… (Larmichette quand même)

3 comments:

elliequeens said...

C'est tellement ça!!!
Beaucoup de noms me viennent en tête en lisant cet article...
Mais il y a 1000 et 1 autres façons de faire craquer une matheysine, une croisière sur la mira, un ptit tour de pédalo sur le lac de Laffrey mais surtout un ptit pas de danse au JMD!!!
En tout cas encore bravo! bien que l'identité de l'auteur reste vraiment un mystère!!!

LE CREW

Nanarland said...

C'est drôle, il y a du vrai, mais c'est quand même extrêmement prétentieux et condescendant. Pour ce qui est de la méchanceté, je la mets volontiers sur le compte d'un besoin cathartique de se défouler (ça sent le vécu et le besoin d'en parler). Certes, difficile d'être drôle sans un peu de vacherie, d'être acerbe sans forcer un peu le trait, mais plutôt que de parler de "pute de province", je préfère le terme de poufinette (jeune pouf). Grenoble, c'est aussi la "province", et pour chaque Grenoblois qui se moque d'un habitant de La Mure, il y a sûrement un Parisien qui se moque d'un Grenoblois "qui s'habille en Anorak et qui parle avec un accent dauphinois abeauminâââble". Bref, on est toujours le con d'un autre, ou le plouc d'un autre.

Ah oui, dernier point : pour gagner en crédibilité, quand on se moque de l'ignorance et de l'incurie d'autrui, il n'est pas superflu de se relire pour éviter les fautes ("Connemara" et non "Conemara") et les barbarismes ("entre alcoolisme et cosanguinage" ??? De là à parler de consanguinité, il n'y a qu'un pas qu'il aurait été bienvenu de franchir).

Apart ça… yabon ton texte missié !

lamiricore.fr said...

C'est enorme je surkiffe ... merci ! Un grand moment de nostalgie .. surtout le bar chez la Gina, Michel Sardou ... putain je retourne habiter là haut !